La Belle et la Bête


Alors parfois, vraiment, on fait de ces rapprochements si étranges...

La Belle et la Bête, texte de Madame Leprince de Beaumont, illustré par David Sala est revenu me titiller les neurones ce matin.
Parce qu’hier soir, en zappant, je suis tombée sur le film Terminator de James Cameron. Le personnage de Sarah Connor est incarné par l’actrice Linda Hamilton qui a joué le rôle de la Belle dans la série tv La Belle et la Bête. C’était dans les années 90, la Bête c’était Ron Perlman la guerre du feu, Hellboy... entre autres et aussi tiens l’ultime souper, de Stacy Title, avec aussi Cameron Diaz. Allez, je vous raconte l’histoire qui n’a rien à voir mais c’est jubilatoire. Cinq étudiants de gauche refont le monde. Le monde est très moche, dirigé par des gens avides de pouvoir et d’argent. Alors ils décident d’inviter une très grande personnalité influente à leur table et de la faire changer d’avis sur la manière de diriger le monde. Si elle ne change pas d’idée, hé bien... les tomates pousseront bien dans le jardin !

La Belle et la Bête

Un album sublime. Eblouissant. Au sens premier, il y a des dessins dorés, qui brillent et éblouissent quand ils sont au soleil. Il y a un jeu avec l’ombre que ces dessins font sur la page blanche d’à côté.

Les couleurs, les visages, les formes font penser à Gustav Klimt, cet artiste autrichien qui a peint le tableau le baiser.
Et puis, je ne peux pas m’empêcher de penser aussi au mouvement artistique le Préraphaélisme : un tableau très célèbre est celui qui représente Ophélie (personnage dans Hamlet), peint par John Everett Millais.

Donner à lire le texte de Madame Leprince de Beaumont aux enfants et aux adultes est tout simplement merveilleux. La langue est loin d’être évidente à lire, on bute sur quelques mots, des tournures de phrases accrochent. Ce n’est pas la fluidité qui domine, c’est le mystère et l’interrogation. On ignore certains mots, on se trompe sur le sens de certaines phrases. C’est très énigmatique, pour notre époque.

Et puis, la mise en page du livre est aussi savoureuse, elle participe au mystère, elle fait galoper l’imagination et l’éblouissement. On a des pages de texte qui se succèdent, avec simplement un petit écusson noir et blanc et puis tout d’un coup une double-page magnifiquement illustrée.

La fin du texte est profondément morale, comme l’histoire tout entière, au premier degré, dans le contexte de l’époque. Les images de David Sala mettent en lumière l’ambiguïté et les questionnements inexorablement liés aux contes.

Cette version de la Belle et la Bête interroge beaucoup : la représentation de la femme, la sexualité, le bien, le mal, la vie, la mort, l’amour, l’argent, le pouvoir...

C’est bougrement d’actualité !

Lisa Bienvenu (huhuhu)



  • Auteur : David Sala
  • Éditeur : Casterman
  • Parution : 2014
  • Prix : 18,50 €

  • Âge : Petits / Moyens / Grands / Tout public / Ados/Adultes
  • Genre : Album / Conte
  • Médias :
  • Thématique : Amour / Famille / Femme / Identité / Liberté