A dada sur mon bidet

"A dada sur mon bidet,
Quand il trotte il fait des pets..."

On connaît tous la ritournelle, avec ses variantes. Seul gimmick : on a toujours un bambino sur les genoux qui attend d’aller très vite et de sauter très haut.
Avec le fameux "Encore" de la fin qui marque l’éternel renouvellement.
Bon, faut y retourner...

Là aussi. Sauf que là, les deux auteurs s’amusent et mettent en scène la ritournelle et tous ses à-côtés.
Un peu comme si on partait en voyage pour découvrir cette chansonnette sous de nouvelles perspectives.

A l’orée du bois, le bidet et son chevalier marchent au pas, puis au trot et enfin au galop, plusieurs fois de suite puisque c’est le principe. Si le bidet et le chevalier parcourent le même chemin, le lecteur ne reprend pas (tout de suite) le livre au début mais continue à tourner les pages.
C’est là que le livre est très très drôle pour tout le monde : on voit le bidet et le chevalier qui fatiguent, vraiment. Les animaux devant lesquels ils passent patientent en attendant la fin et finissent par redouter leur arrivée : c’est toujours au moment où ils croisent le lapin que le bidet pète, il finit par frôler l’asphyxie, le pauvre lapinou.

Voilà comment on peut jouer avec un l’objet livre, l’album :
 des pages qui se tournent, une ligne qui traverse la double-page avec un décor qui évolue, comme un travelling avec un rembobinage fictif à toute beurzingue pour retourner au début de la chansonnette,
 un jeu avec la répétition de la chanson qui donnerait l’impression actuelle de regarder ces fameux GIF animés [1] dans lesquels on perdrait toute notion du temps,
 pendant ce temps-là le monde continue de tourner, le temps de filer et tous les personnages en ont bien conscience !

Le "Ha ouais c’est pas faux" du chevalier, fallait y penser. [2]
Les crayonnés de la fin sont fins et élégants, alliés à l’humour du livre, c’est très agréable.

Lisa Bienvenu