Fumée

Des anges, on dirait des anges.
La première fois que j’ai lu cet album, je l’ai reposé en me disant que Joanna Concejo avait dessiné des anges, mais que vraiment, ces anges me terrifiaient trop. Je ne pouvais pas les emmener avec moi. Je ne l’ai pas croisé souvent ce livre depuis et pourtant, qu’est ce que j’y ai pensé. A chaque fois que je voyais ou entendait parler des éditions OQO. Et comme je reçois leurs parutions par mail, ça revient un peu souvent. A chaque fois aussi que je lisais un livre d’Henri Meunier avec qui elle a fait Grand et petit au Poisson Soluble. Et des livres d’Henri Meunier, j’en lis assez régulièrement. Le dessin de cette femme m’avait fascinée. Depuis, on peut presque dire qu’il me hantait.
Et deux ans plus tard, j’écoute l’éditrice d’OQO en reparler de ce livre. Elle s’appelle Pilar Ferriz et elle a une voix grave, un peu cassée. Et je cours l’acheter. Ça fait trois mois, je ne l’ai toujours pas relu. Et il m’en reste tant d’émotions depuis tout ce temps.
Eh bien voilà, je viens de le relire : c’est terrifiant, bouleversant, fascinant. Fumée est un bout d’histoire de la Shoah, racontée en temps réel par une petite fille dans un camp de concentration.
Ce n’est vraiment pas un album pour les petits, c’est déjà si dur pour les très grands. Je crois que la littérature, la peinture, la musique… l’art sont aussi là pour bouleverser, provoquer des émotions très fortes, pour faire sortir quelque chose de nous.
Je ne pourrais parler qu’en émotions de ce livre et vous laisse ainsi le découvrir. Après ce sera difficile d’en parler aux autres, c’est tout.

Lisa