Le monde englouti

Un oeil ? Un hublot ? Qu’aperçoit-on dedans ? Des poissons qui se reflètent... ah oui, il sont sur la couverture aussi. Et dans l’arrondi ? Un billet ? Ah non, un vieil appareil photo avec une lanière en cuir. Au fond des océans ?

Le monde englouti quelle promesse ! Un monde a existé avant, lequel, il y a en des vestiges ?
On pense à la cité engloutie de l’Atlantide : légende ou pas ?
On peut aussi penser au dessin animé des années 80 Les mondes engloutis (vous pouvez chanter...).

Dans cet album, aucun texte, les seuls mots écrits font partie des images. Il raconte une histoire, qui en cache de nombreuses autres.

Comment on raconte sans texte ? Par exemple, en s’amusant avec les cadrages : zoom sur un détail surprenant et "dézoome" pour inscrire ce détail dans une scène. Arrêts sur une image en gros plan et puis les cases s’enchaînent : il se passe quelque chose.
On installe du suspens, du rythme. C’est de cette manière que les éléments s’assemblent et que le sens se construit.
On découvre ainsi avec le garçon héros de l’histoire à qui l’océan apporte l’appareil photo, l’existence d’un monde englouti, absolument magique. On découvre aussi, avec autant de stupéfaction que le garçon que d’autres enfants ont eu accès à ce monde, mais qu’ils l’ont soigneusement gardé et discrètement transmis depuis de très nombreuses années. L’histoire peut alors continuer à l’infini, le secret est bien gardé, le mystère peut continuer d’alimenter nos esprits.

C’est un immense bonheur de se plonger dans cet album. Il a un côté magique, on a le sentiment qu’on décrypte.
A lire ces enchaînement d’images, on découvrait presque des zones englouties de nos cerveaux...

Lisa Bienvenu