Pablo et Floyd, sur le bord de l’invisible


Oui, c’est un peu le bazar, les vidéos partent toutes seules et quand il y en a deux, elles partent en même temps : faites juste une "pause" sur l’une d’entre elles.

Pablo et Floyd, sur le bord de l’invisible - 9h50 Le matin France 3 Auvergne Rhône-Alpes présentée par Valérie Chasteland




La chronique d’Henri Meunier - Pablo et Floyd - 9h50 Le matin France 3 Occitanie présentée par Mickael Potot




C’est l’histoire de Pablo et Floyd, deux amis qui prennent soin l’un de l’autre.
Floyd en étant toujours présent à côté de Pablo : tous les jours, il l’accompagne dans son travail.
Pablo, en peignant le monde invisible dans lequel Floyd se cogne tout le temps.
Au début Pablo peint en bleu parce que c’est sa période et à la fin, pour donner identité à son ami Floyd, il peint en rose, ce sera sa nouvelle période. [1]

Pablo semble être un vieux monsieur, aux mains épaisses et besogneuses.
"Lui qui voit tout m’a confié un jour que la plupart des choses du monde sont invisibles et attendent d’être peintes !...
ça m’a cloué le bec !
Je crois que ça l’amuse vraiment...
Ce qui est sûr, c’est que ça fait beaucoup beaucoup de travail !"

Raconte Floyd, le narrateur de l’histoire, à propos de son ami.

Pablo donne le monde à voir à Floyd, invisible aussi.
Alors, comme par magie, le lecteur se transforme en narrateur, c’est nous qui nous racontons cette histoire, nous qui accompagnons Pablo dans son travail, nous qui y mettons notre propre sens. Et Pablo nous rend le monde visible à nous.
Comme il ne peut pas peindre plus vitre que son ombre, parfois, Pablo croque, esquisse, pour suggérer, simplement, donner des repères, c’est son travail préparatoire.

Hmm... ne serait-ce pas une très malicieuse description de la mécanique de la création ? Une réflexion sur l’art l’air de rien ?

L’univers de Michel Galvin, peintre également, est aride, sec et chaud, on a souvent le sentiment de se trouver dans le désert où l’on est "victime" de mirages... bref, on doute de la réalité des choses. Ses personnages sont lunaires, en léger décalage avec le monde réel et doué d’un étonnant sens pratique, celui du bon-sens commun. Comme les enfants. Dans cette histoire, c’est ce que représentent Pablo et Floyd.

La délicatesse de Michel Galvin se niche dans ses textes minimalistes dans lesquels s’immiscent des idées, des images mentales qui restent suspendues en l’air. C’est amusant parce que tout est énoncé avec un rythme particulier, de manière vive, parfois taquine ou farceuse, mais tendre et attentionnée.

Désarçonnant !

Lisa Bienvenu

"L’enfant et l’artiste habitent le même pays. C’est une contrée sans frontières. Un lieu de transformations et de métamorphoses."
Extrait de L’enfance de l’art d’Ezlbieta, paru aux éditions du Rouergue en 1997.
J’ai ressorti ce livre parce qu’Elzbieta vient de décéder et qu’elle était une immense artiste avec une manière toute particulière de s’adresser à l’enfance et de lui parler.

Il me semble que le travail de Michel Galvin, tout particulièrement dans ce livre, fait écho à cette si jolie phrase d’Elzbieta.



  • Auteur : Michel Galvin
  • Éditeur : le rouergue
  • Parution : Septembre 2018
  • Prix : 16,90€

  • Âge : Petits / Moyens / Grands / Tout public
  • Genre : Album
  • Médias : TV
  • Thématique : Amitié / apparence / Art / Couleurs / Enfance / Humour / Imagination / peinture

[1Paris. Musée d’Orsay. Exposition. Picasso. Bleu et Rose. Jusqu’au 6 janvier 2019.