Je m’ennuie

« Je m’ennuie. Aaaaaaaaaaaaaaahh. Quel ennui. Mais qu’est-ce que je m’ennuie ! Eh ! une patate ! »
On dirait presque que cette petite fille nous appelle et insiste lourdement pour que l’on s’occupe d’elle. Cette fois, on ne lui répond pas Cours ! , c’est une patate qui lui tombe sur la tête. S’ensuit un long face à face. Voilà une activité toute trouvée : divertir une patate. Blasée comme elle est, ce n’est pas une mince affaire.

Que cette couverture en dit long sur l’état d’esprit de la fillette à la mine boudeuse ! Toute seule au milieu de la page, sans rien pour la divertir, que les adultes sont cruels. La laisser comme ça, toute statique, mais enfin ! On a envie de lui faire bouger les bras comme une marionnette, pour la remuer un peu !
Et puis, la magie opère, grâce à une patate : ce n’est pas une petite fille que l’on voit se démener dans tous les sens, mais plusieurs. On assiste à un vrai « one-girl show ». L’ambiance et le rythme montent crescendo. Tranquille et simple au début, la fillette aux barrettes s’énervent, les illustrations s’emballent un peu : les personnages se multiplient, les décors sont plus élaborés. C’est très théâtral, vivant. On imagine sans souci la fillette se décarcasser comme une follette, à la recherche de tout ce qu’elle peut utiliser pour divertir son public (la patate). Jusqu’à l’explosion presque finale, après il y a le flamand rose…

C’est irrésistible.

Lisa